Qu’est-ce que la théorie de l’attachement de John Bowlby ?

Cette théorie est plus complexe que l’on se l’imagine. Au premier abord, elle paraissait séduisante. Elle représentait le phantasme de la toute-puissance de l’amour. L’idée psychanalytique était que le sentiment d’exclusivité face à la mère permettait à l’âge adulte une pleine confiance dans les rapports humains car la relation à la mère allait conditionner plus tard le relation à l’autre.

Mais ce n’est pas toujours le cas. Nous ne pouvons nier l’impact du contexte socio-économique de la famille, des fréquentations, de la culture du pays, des médias. On ne peut de ce fait définir quel est le pourcentage que va représenter l’attachement dans la trajectoire de l’enfant et de l’adulte. Certaines enquêtes démontrent que bon nombre d’individus, malgré un début de vie difficile, peuvent déjouer tous les pronostics, pendant que d’autres tournent mal alors qu’ils ont bénéficié d’un soutien parental sans faille. L’attachement sécure n’est qu’un atout, non pas une baguette magique.

Est-ce finalement la mère qui est responsable en totalité de l’attachement de l’enfant ?

Pour ma part, il me parait évident en cabinet de décortiquer chaque expérience qui compose un individu car chacune d’elle peut radicalement modifier la trajectoire que va prendre la personne : une grossesse présentant des complications ou un accouchement difficile, ressentis de toute part par le nourrisson, la place dans la fratrie, l’attitude des membres de la famille voir des personnes extérieures à la famille, le transgénérationnel.

Restons de ce fait vigilant quant à l’importance de chaque facteur dans la vie des individus : nous ne pouvons plus rendre totalement responsable la mère de l’avenir de son enfant.